
Les entreprises qui construisent une politique de bien-être au travail, c’est-à-dire une politique visant à lutter contre notamment le stress de leurs employés sont de plus en plus nombreuses.
Quand on s’adresse à des professionnels des ressources humaines, on entend plus que les mots de bien-être, de qualité de vie au travail, de gestion du stress, de bienveillance par exemple.
Or selon une étude du cabinet ADP « The Workforce View in Europe 2018 », en Europe un salarié sur trois déclare que leur employeur ne se préoccupe pas du tout (ou peu) de leur bien-être psychologique. Et les mots tels que burn-out, bore-out, fatigues chroniques, taux d’absentéisme, ou encore turn-over sont devenus courants.
Les salariés attendent des solutions de bien-être au travail de la part de leur employeur
Depuis quelques années maintenant, la société évolue et prend conscience du style de vie « healthy » qui a déferlé en France et a popularisé la prévention santé. La santé et le bien-être sont aujourd’hui dans les esprits de chacun. Tout le monde connaît l’importance d’avoir une activité physique régulière, de faire attention à son alimentation — que ce soit de la provenance, du type de culture, ou encore dans la répartition des alimentaires « manger 5 fruits et légumes par jour » qui n’a jamais entendu cette phrase ?
Critère de sélection des candidats
Le bien-être au bureau est devenu un imposant critère de sélection de l’entreprise de la part des candidats. S’il en faudra peu à certains pour être satisfaits, pour d’autres il en faudra beaucoup plus. Selon eFinancialcareers, après la rémunération et la culture d’entreprise, la politique bien-être est le premier critère des « Millennials », aussi appelés la génération « Y », pour choisir une entreprise et y rester. En 2025, la génération Y devrait représenter 3⁄4 des salariés : il est essentiel de savoir comment les recruter et les fidéliser !
Le temps est le facteur majeur
La flexibilité dans l’organisation du travail et donc la maîtrise du temps est reconnue comme le facteur de bien-être au travail le plus important selon le site Monster. Il peut être amélioré avec par exemple des jours de congé supplémentaires, une souplesse des horaires, la possibilité de télétravailler que l’on appelle le « flex office », ou encore de la mise en place d’activité extra professionnelle sur le lieu de travail. Le salarié qui maîtrise son temps est un salarié moins anxieux et donc plus efficace !

L’équilibre entre vies privée et professionnelle est sacré pour les nouvelles générations qui n’acceptent plus, pour une grande majorité, de sacrifier leur bien-être personnel au profit de leur carrière.
La prise de conscience progressive des entreprises
Le Chief Happiness Officer (CHO) et le Happiness Manager
À l’heure où les terribles burn-out et autres maux se multiplient au sein des entreprises et dont les conséquences sont coûteuses et dévastatrices pour la collectivité, le bien-être des salariés est de plus en plus perçu comme un levier de performance.
Alors que 2 salariés sur 10 se disent proches du burn-out, les employeurs s’efforcent de trouver des solutions et des métiers comme les Happiness Managers ou Chief Happiness Officers, que l’on peut traduire par les « managers du bonheur », sont en plein essor. Ils ont pour but de veiller à ce que chacun soit heureux au travail, ce qui permet à la fois de réduire les risques psychosociaux (RPS) et d’agir sur le climat collectif et sur la motivation dans le travail.
Cependant selon une étude du site Monster, le Chief Happiness Officer ne convainc guère les Français avec seulement 12% des actifs souhaitant la création de ce poste au sein de leur entreprise.
L’entreprise doit être le lieu de prévention naturel
L’entreprise doit être le lieu naturel de prévention et d’amélioration de la santé et du bien-être, car c’est tout simplement le lieu où nous passons la majeure partie de notre temps éveillé.

L’approche bien-être au travail doit être proactive, elle doit viser à améliorer l’efficacité et la performance tout en se souciant de la santé des salariés et favoriser leur motivation et implication dans le travail. Ainsi la mise en œuvre d’un telle politique peut contribuer à l’épanouissement professionnel des salariés, à l’amélioration de travail au sein des équipes, et au renforcement du climat de confiance et de respect.
En chiffre : 80 % des salariés français attendent que leur entreprise joue un rôle pour leur bien-être, selon une étude de Malakoff Médéric de 2016.
La politique Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE)
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les thématiques principales de la RSE ne sont pas l’environnement et l’écologie mais les conditions de travail, en d’autres termes la Qualité de Vie au Travail (QVT).
D’après le baromètre des enjeux RSE 2016 réalisé par Malakoff Médéric et l’Observatoire sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (ORSE), l’amélioration de la QVT vient en 4ème position des objectifs prioritaires de la RSE, après l’image de l’entreprise et devant la préoccupation environnementale. Les objectifs visés par les entreprises consultées sont le bien-être au travail (64 %), la sécurité (52 %), la prévention de la santé (49 %), la qualité de l’environnement de travail (41 %) et la réduction des risques sociaux (35 %). Concrètement, 69 % des entreprises interrogées déclarent avoir mis en place des dispositifs en faveur de la santé, de la sécurité et de la QVT dans leur politique RSE.
Pourquoi investir dans le bien-être de ses salariés ?
Rentabilité
Parce que c’est aussi un booster de performance : 73% des salariés considèrent que la RSE améliore la performance globale de l’entreprise, d’après le baromètre de l’entreprise responsable de 2015, et 66 % des entreprises interrogées dans le baromètre des enjeux RSE 2016, par la voie de leurs dirigeants, que les actions en faveur de la santé et sécurité au travail améliorent leurs performances économiques.
De plus, les preuves démontrant de solides gains financiers et non financiers découlant de l’investissement dans le bien-être des salariés abondent ces dernières années. Les entreprises qui investissent dans le bien-être des leurs collaborateurs sont 11,5 fois plus souvent représentées dans les entreprises où il fait bon travailler (« Best Places to Work » de Glassdoor) et 2,1 fois plus souvent incluses parmi les entreprises les plus innovantes du monde de Forbes (« World’s Most Innovative Companies »).
Pour une entreprise, faire partie de ces listes signifie bien plus qu’une qualité de vie en entreprise. Cela signifie une attraction des meilleurs talents et donc plus de recrutements, et une meilleure fidélisation des employés.
Selon l’Agence de la Santé Publique du Canada, 1€ investi dans le bien-être des salariés, c’est 2 à 4€ de retour sur investissement (ROI).
Pour les plus sceptique, l’étude menée par le cabinet Mozart Consulting a montré que le mal-être aurait coûté 13 500 € par salarié et par an aux entreprises pour une perte de compétitivité nationale de 250 milliards d’euros.
Productivité
Un employé en bonne santé est un employé plus heureux, et le bonheur au travail le rend plus efficace et plus motivé au bureau.
Une étude britannique de 2015 a révélé que les 25 % d’entreprises ayant les plus importants budgets consacrés à la santé de leurs salariés ont vu une progression de 8% de leurs employés en bonne ou excellente forme et surtout une réduction de 16% des pertes de productivité.
Ces gains sont liés à la diminution de l’absentéisme, ainsi qu’à l’augmentation de la motivation à travailler dans une entreprise soucieuse du bien-être de ses salariés.
Quelles solutions peuvent être mises en place ?
Laisser la parole aux personnes concernées
L’entreprise peut faire beaucoup pour favoriser les conditions de bonheur de ses employés à condition de leur laisser la parole pour que les actions mises en place soient effectives. Les employés doivent évoquer les dysfonctionnements qu’ils constatent et dont ils souffrent tous les jours, exprimer ce qu’ils attendent de leurs managers et dirigeants, et proposer des idées concrètes afin d’améliorer leurs conditions et la communication en général.
L’aménagement des bureaux
Cela peut paraître évident ou au contraire inutile, mais si vous voulez que vos collaborateurs soient heureux, commencez pas avoir de beaux bureaux, innovants, intelligents, vivants, colorés, à l’image de votre entreprise. Des bureaux bien agencés améliorent la communication interne, créent des synergies. Des bureaux bien équipés et fonctionnels participeront au bonheur de vos salariés.
Le confort au bureau, c’est le minimum syndical pour des salariés heureux, en super forme et qui se sentent bien ! Cela passe par des postes de travail les plus ergonomiques possibles mais également par un cadre chaleureux et convivial. Vous voulez éviter à vos salariés les troubles musculo-squelettiques (TMS) ? Alors ne perdez pas de temps ! Investissez dans du mobilier adéquat.
Éviter la « junk food » et privilégier la nourriture saine à disposition gratuitement
Tenter vos employés avec un buffet de sucreries, de sodas et de mauvaises graisses est la meilleure façon de participer à leur mal-être. Cela commence par une prise de poids, le sentiment de ne pas être bien dans son corps, puis c’est l’état de fatigue générale avant les problèmes de santé sérieux.
Nos conseils : remplacez les sodas par des jus fraîchement pressés (attention aux jus industriels très sucrés) et les sucreries par des corbeilles de fruits frais et fruits secs. Ainsi vous êtes bien dans la prévention santé !

Besoin d’aide dans la gestion de l’alimentation ? N’hésitez pas à contacter un coach santé ou un coach nutrition qui sera vous guider.
Proposer des formations
La formation et le développement de compétences permettent entres autres de prévenir contre les syndromes tels que la perte de motivation, l’ennui ou encore le désengagement. Apprendre au travail est un facteur d’épanouissement professionnel et personnel.
Que ce soit en ligne ou en face à face, individuelle ou à plusieurs, en langue ou en informatique ou en communication… les formations sont importantes et peuvent être ludiques. Par exemple, nous avons déjà envoyé un professeur de théâtre réaliser un atelier d’improvisation dans un cabinet de consultants afin de les aider dans leur communication.
Proposer des espaces de détente
Proposez à vos salariés des endroits libres où ils pourront s’éloigner de leur bureau, s’aérer l’esprit ou avoir des idées lumineuses. Un lieu qui permet de s’évader quelques instants dans une grosse journée de travail. Une cafétéria, une terrasse, un rooftop, une salle de jeux, une salle de sports, etc. Un espace différent pour se dépenser et évacuer le stress sans avoir à attendre la fin de la journée. Créez votre levier d’innovation interne.
Jouez également sur un levier de développement et de compétitivité. La diversification c’est la différenciation avec vos concurrents. De nombreuses idées s’offrent à vous ! Vos concurrents ont un très beau distributeur de café et un super distributeur de confiseries ? Vous vous avez deux hamacs, un baby-foot et des tapis de yoga ou bien un barbecue, des instruments de musique et un bar. En bref, vous avez l’embarras du choix.

Le sport
Un cerveau actif dans un corps en pleine forme et en bonne santé, voici un argument du bien-être.
Le sport au travail représente +14 % de rentabilité nette, selon l’étude de l’institut Goodwill Management sur l’impact économique de l’activité physique et sportive. L’activité sportive, en plus de vous libérer l’esprit, de vous aider à évacuer et à combattre les effets du stress sur le corps, dégage des endorphines, ces formidables hormones du bonheur naturelles.
Veiller à ce que vos employés fassent du sport, c’est aussi veiller sur leur santé et faire baisser le nombre d’accidents de travail ainsi que le taux d’absentéisme comme l’a fait le groupe Avril, dont les initiatives ont fait chuter de 44% le nombre d’accidents de travail en deux ans.
Quel sport est alors préconisé ? Tous les sports ne sont pas adaptés pour la vie en entreprise. Les sports les plus courants en entreprises sont le running qui se fait avec peu de matériel et n’importe où en extérieur, le yoga qui ne demande que quelques tapis (pouvant également servir à des séances de méditation). Enfin si votre secteur d’activité demande des efforts physiques importants comme par exemple sur un chantier, des séances quotidiennes d’échauffement ou d’étirement peuvent être mises en place.
Si vous souhaitez mettre en place un véritable esprit d’équipe vous pouvez également miser sur des sports collectifs avec des challenges comme des courses à pied.

Les avantages et services internes grâce au Comité d’Entreprise (CE)
Des petits plus qui font la différence !
Autre grand responsable du bonheur au bureau, de meilleures conditions de travail, d’emploi, de formation et de vie en entreprise : le comité d’entreprise ! Un bon CE, c’est une entreprise poussée par une véritable cohésion sociale, un fort bien-être collectif, une bonne ambiance générale et une dynamique qui aboutissent par ricochet à une meilleure marque employeur et, in fine, à des meilleures performances économiques.
Corrélation entre RSE, QVT et RPS
Que ce soit pour la responsabilité sociétales des entreprises, pour la qualité de vie au travail ou pour prévenir les risques psychosociaux, la santé et le bien-être au travail sont des enjeux clés qui doivent être pris de manière très sérieuse par les entreprises. La santé et le bien-être au travail étant pour ces trois « politiques » le gros point commun.
Une entreprise qui ne se souciera que peu de ce sujet risque de se voir naturellement sanctionner du point de vue humain mais aussi financier.